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COMMENTAIRE ET NOTES 121

Jnsqiies, dans CFI (jiiques A) : Marot et La Monnoye : jusque, gra- phie adoptée ici.

V. 172. — Qui son partement m'a celé.

A remarquer le relatif qui séparé de son antécédent h temps de ma jeunesse par deux vers, ainsi que l'admettait la syntaxe du xve siècle. « Les hommes d'armes Bourguignons rompirent leurs propres archiers et passèrent par dessus sans leur donner loisir de tirer un coup de flesche, qui estoient la fleur et espérance de leur armée... » Commynes, Mémoires (éâàx. Dupont), t. I, p. 38.

V. 174, — N\i cheval : helas! comment don ?

— comment don ? Marot prétend que Villon a écrit « don pour donq par trop grant licence poétique. » (Paris, 1533, p. 19). Marot se trompe ; la forme don s'employait en vers et en prose

Por Deu, Sire, dites moi don

(Roman de la Rose, t. II, p. 170, v. 3591-92, édit. L., cf. l'appareil critique) rimant avec /fo« (sub.) comme dans le vers de Villon. La remarque de Marot tendrait à établir qu'au xvi^ siècle la forme donc avait seule prévalu. Avant, les deux formes étaient coexistantes, mais le c toutefois était atone, au moins à la rime . — Sur le c atone et sonore dans donc, cf. Thurot, De la prononciation franc, depuis le commencement du XF/e siècle, d'après le témoignage des grammairiens, t. II, p. 132. — Adonc : don dans Rustebeuf, p. 95, v. 85-86. — Dans son Dictionnaire méthodique et pratique des rimes françaises (Paris, 1909) Philippe Martinon fait justement rimer dottc et pardon (p. 253). L'auteur a sans doute choisi à dessein cette rime qui est dans une comédie de Racine, rime que Qui- cherat, en 1850, considérait comme vicieuse. Traité de versification fran- çaise, p. 36, n. I.

XXIII. — Villon reste seul, sans appui, et abandonné de tous : un des siens, même, assure-t-il, est prêt à le désavouer, mais pour un motif que Villon sait bien n'être pas le vrai.

V. 178. — Povre de sens et de savoir.

Povre de sens, locution courante. « Povre de sens » fr. 1497, fol. 9 vo (Prologue de Girart de Roussillon).

Povre d'avoir, povre de sens.

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