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120 FRANÇOIS VILLON

« La fain chasse le loup du bois. » E. Langlois, Anciens proverbes français, dans la Bibl. de VÈœle des Chartes, t. LX (1899), p. 585 , no 357. (Le ms. est antérieur à 1444.) De même dans Les proverbes commu7ts, à la suite de l'édit. incunable de Villon donnée par Treperel pour Michel Le Noir (Ma^ai-ine 953 A.) A. Chartier commente ainsi ce pro- verbe : « L'aguillon de la fain et contraincte de vivre fait saillir le loup du bois, pource que nécessité surmonte nature et la pourforce de yssir hors de ses reigles. » L'Espérance et Consolacion des IIL Vertus, îr. 1123, fol. 117 vo. — Villon n'ose toutefois pas, pour justifier la con- duite de Diomedes (et c'est au fond la sienne qu'il a en vue), s'autori- ser de saint Thomas dont la déclaration hardie sur le vol était enseignée dans toutes les universités du moyen âge. L'Ange de l'école n'hésite pas à déclarer qu'il n'y a ni vol ni rapine lorsque, pour subvenir à une nécessité urgente et évidente, comme la faim, par exemple, l'on dérobe sive manifeste sire occulte une chose de peu de valeur appartenant à autrui. Il s'agit d'ailleurs d'un vol exceptionnel et non d'un vol passé en habitude, d'un malheureux d'occasion et non d'un malfaiteur de profession. Mais cette proposition valait surtout en théorie, car le pré- vôt de Paris se chargeait d'en montrer l'inanité dans la pratique ; et l'on reste confondu des peines disproportionnées qui — au temps de Villon — frappaient les délinquants, ceux-ci payant souvent du gibet des lar- cins de choses insignifiantes, res inferiores, comme dit saint Thomas. Cf. Summa sacrae Theologiae, secunda secundae, quest. LXVI, art. VII^ conclusio .

XXIL — Villon regrette sa jeunesse perdue, qui s'est éva- nouie sans lui laisser le moindre don.

V. 169. — Je plains le temps de ma jeunesse...

= Je regrette. « Je plains et regrette. » Olivier de la Marche, Mémoires, t. I, p. 14 (Soc. de l'Hist. de France).

Je plain et pleur le temps que j'ay perdu,

Deschamps, Œuvres, t. II, p. 93 ; bal. 255, v. i.

A bon droit plains mon temps perdu,

écrit Pierre Chastellain dans le Contre passetenips Michault (Arsenal, ms. 3523, p. 128).

V. 17t. — Jusque a Ventrée de viellesse.

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