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Il8 FRANÇOIS VILLON

qu'elles impliquent doivent être admis. » Bibliothèque de VÈcole des Chartes, t. XXXV (1874), p. 648.

[XX]. — V. 157-158. — Si fist il. One puis ne inesdit A personne...

Si fist il. « Et li roys me respondi que il me feroit bien paier des deniers que il devoir... et si fist il.» Joinville (Édit. de la Soc. deVHist. de France'), p. 146. « Et te prie, Sire, que tu m'aides et me délivres de ceste maladie ; et aussi fist il. » Ibid., p. 148. « Gectez vostre roiz a destre, et vous en penrés (des poissons) ; et si firent il. » Fr. 17068, fol. 67, etc.

— One puis ne niesdit A personne. — Tous les mss. et incunables donnent cette leçon qui semble excellente, et que les éditeurs toutefois (sauf un) ont cru devoir modifier. Ils ont bien compris le sens de la phrase, suffisamment indiqué par le contexte, mais ils ne semblent pas avoir saisi l'intention cachée de l'auteur. Aussi Marot a-t-il mis inesprit vers que La Monnoye a suivi (niesprit à) et Moland (mesprit vers) : Promp- sault a reproduit Marot ; Longnon, dans ses trois éditions, a écrit mesfit a ; de même Wurzbach et Sneegans (édit . i et 2) ; seul, Lacroix a laissé : niesdit à. En prenant à rebours le sens de chaque mot de One puis ne niesdit a personne on a : « toujours bien fit à tout le monde. » Ce n'est donc pas Villon qui aurait tort, mais ses éditeurs. Lacroix a laissé niesdit à ; mais comme il n'a accompagné d'aucune note, contrai- rement à son habitude, la leçon de Villon, et qu'au glossaire il a expliqué mesdire par « maudire, calomnier, mentir », sans renvoi au texte, on est en droit de se demander si le mérite de cette leçon lui revient vrai- ment. Ailleurs, comme au vers 1632 du Testament, il suiîîtde prendre d'ensemble par antiphrase la pensée de l'auteur pour en avoir le sens exact; il faut de plus, ici, donner à chaque mot sa signification con- traire, en admettant a priori que l'opposé de dire est faire, comme, par exemple, dans le premier huitain de la Descorde de V Université et des Jacobins, de Rustebeuf :

Rimer m'estuet d'une descorde Qu'a Paris a semé Envie Entre gent qui miséricorde Servoient et honneste vie. De foi, de pais et de concorde Est lor langue molt replenie ; Mais leur manière me recorde Que dire et fere n'i sont mie.

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