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COMMENTAIRE ET NOTES II7

Fr. 976, fol. 71 vo, cité dans la Romania, t. XLI (1912), p. 350, Encore au xvie siècle Clément Marot, dans sa traduction du pseaun.e cm écrit :

Sus, louez Dieu, mon âme, en toute chose,

Et tout cela qui dedans moy repose ;

Louez son nom tressaint et accomply.

Présente a Dieu louenges et service,

O toy, mon ame, et tant de bénéfices

Qu'en as receu, ne les metz en oubly...

Et le dernier vers de la pièce est :

Louez le aussi, mon ame, avecques eulx.

Œuvres (édit. Jannet), t. IV, p. 141. Enfin, ce mélange de tu et de vous se retrouve encore de nos jours dans le langage du peuple. Cf. une prière à Dieu, relevée dans le Morbihan, à Malestroit, et publiée dans la Revue des Traditions populaires, t. XXIV (1909), p. 482.

Les éditeurs comme La Monnoye, Prompsault, Longnon, Poulet qui ont consulté les manuscrits ont reculé devant la leçon unanime de ces derniers, et ont donné excuse, saiche au singulier malgré l'usage fréquent, au moyen âge, en prose comme en vers, de mélanger le tutoiement et le voussoiement. Il ne paraîtra pas inopportun de rappeler à ce sujet, une remarque de Paul Meyer dont l'autorité indiscutable fait loi en ces matières. Parlant d'un texte à éditer, il écrit : « Le but à atteindre est le rétablissement du texte tel qu'il est sorti des mains de l'auteur. Soit donc un ouvrage à éditer dont il existe plusieurs mss., cas très fréquent, et celui, par exemple, du Saint-Alexis, que doit faire l'éditeur? Il doit, cela va de soi, tout d'abord classer les mss., si possible, et déterminer, autant que faire se pourra, les caractères de la langue de l'auteur, en s'aidant des rimes, s'il s'agit d'un poème, ou de tout autre moyen qui lui paraîtra bon. Jusqu'ici, point de doute ; ces recherches préliminaires sont la partie essentielle du travail à accomplir ; et comme l'a dit M. Nicol, la réelle valeur d'une édition critique réside non pas dans des modifications apportées à la leçon de mss., mais dans les raisons qu'on a de faire ces modifications. Mais ces raisons de modifier la leçon manuscrite une fois trouvées, faut-il les laisser reposer inertes dans la préface, ou ne convient-il pas de leur donner une action sur le texte à éditer ? Là est le pas décisif. Je n'hésite pas à le franchir, et je n'y vois aucune objection possible, au moins en principe. En fait, on pourra m'objecter que mes raisons pour opérer tel ou tel changement ne sont pas suffisantes ; mais si leur valeur n'est pas contestée, les changements

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