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COMMENTAIRE ET NOTES IO7

grandes dames, en ce même moment où la France se débattait dans des convulsions terribles. Les vers no, m, 112 de Villon forment comme le sommaire d'un sermon d'Olivier Maillart, La manière de se confesser, écrit à Poitiers,'en 1475. Il débute ainsi : «Toute personne qui désire estre sauvée, de nécessité convient qu'elle soit en la grâce de Dieu ; car, sans elle, nul ne peut estre sauvé. Geste grâce est comme une cité qui saulve tous ceulx qui sont en péril de leurs ennemys qui veulent se rendre a elle. L'on y entre par deux portes : la première est leBaptesme,

et est bien aisée pour entrer en ladite cité Et ceste porte seconde est

appellee Penittance; mais a grant peine personne peut entrer par ceste porte pour les empeschemens qu'on y fait... » Fr. 1794, fol. 119. La pensée exprimée par Villon dans les vers no et ni est reprise dans le Débat du Citer et du Corps :

Veulx tu vivre ? — Dieu tn'en doint la puissance ! — Il te fault... — Ouoy ? — Keniors de conscience.

Poés. div., XI, V. 41-42.

XV. — Villon met ses fautes sur le compte de sa jeunesse et cite de mémoire, à l'appui de son dire, un passage du Testa- ment de Jean de Meun, passage qu'il croyait être au début du Roman de la Rose.

V. n 3-n4. — Et connue le noble Romant De la Rose dit et confesse...

Dans une lettre à Gontier Gol, secrétaire du roi Gharles VI et ami de Jean de Montreuil « le premier en date des humanistes français » (G. Paris, La Litt. fr. au moyen âge, 1888, p. 171), celui-ci lui écrit, dans les premières années duxv^ siècle que, sur ses constantes exhorta- tions et sollicitations il a vu enfin le noble Roman de la Rose : « Scis me, consideratissime niagister atque frater, jugi hortatu tuo et impulsu, nobile illud opus magistri Johannis de Magduno Romantium de Rosa vulgo demum vidisse, qui, quia de ammirabili artificis ingenio ac doc- trina tecum sisto, irrevocabiliter me fateor permansurum... » Epistole ad diversos, lat. 13062, fol. 85 v". — Dans une lettre précédente, Jean de Montreuil écrivait : « Quo magis magisque perscrutor, vir acutis- sime, misteriorum pondéra ponderumque misteria operisillius profundi ac memorie percelebris a magislro Johanne de Magduno editi, et inge- nium accuratius revolvitur artificis, totus quippe in animirationem com-

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