Page:Œuvres de François Villon Thuasne 1923 t2.djvu/118

Cette page n’a pas encore été corrigée

I06 FRANÇOIS VILLON

pourrait-on voir dans cette sorte de profession de foi comme un écho de l'enseignement théologique que Villon avait reçu de maître Guillaume au cloître de Saint-Benoît-le-Bientourné, et une allusion à la doctrine de la grâce de saint Augustin ; g7-dce étant pris ici dans le sens que lui donne le Catéchisme : « La grâce est un don surnaturel ou un secours que Dieu nous accorde par pure bonté et en vue des mérites de Jésus- Christ, pour nous aider à faire notre salut. » Cf. , à ce propos, J. Havet, Des Provinciales de Pascal, dans la Revue des Deux Mondes, t. XXXXI (1889), p. 516 et suiv. — Ce vers (109)

Combien qu'en pechiêsoye mort,

n'est pas sans évoquer cet autre vers de Jean de Meun parlant de Dieu :

Qui de mort nous sauva, quant dampnez estions.

Çrestament, t. IV, p. 9, v. 137.) — A remarquer que wor/ du vers 109, suivant une habitude constante de Villon, est mis en opposition à vit du vers suivant. On notera également le triple emploi, en l'espace de treize vers, de la locution conjonctive « combien que », avec la signifi- cation successive de ^/or5 ^?/é! (97) ; Si... que (103); Quoique (10^).

V. no. — Dieu vit, et sa miséricorde...

Dieu vit. — « Vivo ego dicit Dominas Deus : nolo mortem impii, sed ut convertatur impius a via sua et vivat. » E^ech. XXXIII, 11. « Mais tu, sire, qui ne veulx la mort du pécheur, ains te plaist qu'il se convertisse et vive. » Christine de Pisan, Les sept psaumes allégorisés, dans les Notices et extraits des mss. de la Bihl. nat., t. XXXV, p. 552 ; de même dans Le Livre des trois Vertus, fr. 452, fol. s 3- — La bonne leçon est Dieu vit ! c'est le vivo du verset d'Ezéchiel. A donne la leçon vit écrite au-dessus de veull justement barré par le scribe. Le huitain de Villon semble se ressentir, en outre, des vers suivants :

Se vous n'estes ou pris ou mort. Dont Dieu vous gait, ains pourveoir Vous veuille en bien, combien qu'au fort, Se conscience vous remort...

Copie des lettres des dames en rithnie envo\ees a maistre AUain (à propos de La belle Dame sans merci d' A. Chartier). Cf. Romania,t. XXX(i90i), p. 29. Cette réminiscence (si réminiscence il y a) vient confirmer la connaissance que Villon avait de cette forme inepte de littérature amou- reuse qui sévissait alors à la cour (1425) parmi les courtisans et les

�� �