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COMMENTAIRE ET NOTES IO3

François Villon, p. 78, et les remarques de Remy de Gourmont dans le journal Le Canada (Montréal, 20 novembre 1913) : Deux poètes, Verlaine et Villon. — Dans le procès de Gille de Rais, procès que Villon doit avoir connu, car il eut un retentissement énorme par toute la France et dans les pays limitrophes, on lit ce passage dans le chapitre relatif à « l'exécution du sire de Rays, Ponton et Henriet, ses serviteurs, le 26e jour du mois d'octobre 1440 » : « Gilles de Rays exhortoit et con- fortoit ses serviteurs du salut de leurs âmes, leur disoit qu'ils fussent forts et vertueux contre les tentations diaboliques, et qu'ils eussent grand desplaisance et contrition de leurs mesfaicts sans soy mesfier de la miséricorde de Dieu, croyant qu'il n'estoit si grand péché que homme peust commettre, dont après il eut grand desplaisir et contri- tion de cœur, requérant mercy a Dieu o bonne persévérance que de sa bonté et bénignité il ne pardonnast; et qu'il estoit plus prest de par- donner et recevoir le pécheur a miséricorde qu'on estoit de pardon luy demander... » Fr. 7599, fol. 35 \° (copie du xviie siècle) bien préfé- rable au fr. 7600 (xviiie s.) et surtout au fr. 3772 (xviiie s.), p. 126 et 128 dont le texce est rajeuni et modifié par endroits. — « ... car, de tous les pechiés qui sont, il n'y en a nul tant soit grant qui, par une vraie repentance, ne puisse être pardonné... » Les ci nous âil, fr. 425, fol. 43" (commencement du xv^ siècle). Dans un mystère anonyme du xve siècle, sainte Geneviève s'exprime ainsi en s'adressant à une vieille femme qui lui avait « emblé » ses souliers :

Dieu, m'amie, est sy débonnaire, Que quant pécheur ou pécheresse Se repent et ses pechiés lesse. Et en son cuer pense et propose Que jamais il ne fera chose Qu'il puisse, qui a Dieu desplaise ; Lors ont les anges joye et aise. Et Dieu pardonne tout en l'eure...

Les Miracles de sainte Geneviève dans Jubinal, Mystères inédits du XV^ siècle (Paris, 1837, in-80), t. I, p. 294. Gerson dit la même chose dans La briesve doctrine, n. acq. fr. 4268, fol. 25 vo-26 ; de même l'au- teur de la Composicion de la sainte Escripture : « Car de tous les péchiez qui soient, il n'y a nulz tant soit grant, qui, par vraye repentence, ne puisse estre pardonné. » Fr. 436, fol. 34 (xve s.). Pensée identique dans le fr. 958, La Somme le Roi, fol. 12 (ms. du xv= s., copié en 1464).

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