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VIII
LETTRE DE TIMON À C. TILLIER.

n’avez pas de capacité foncière. La vraie capacité est celle de l’intelligence, la vraie science est celle du cœur.

Si le droit n’est pas encore arrivé à l’empire, les idées préparent ses voies, et, heureusement les idées ne dépendent pas, comme le cens électoral, du caprice d’un législateur. Grâces à la presse, un petit écrit, un pamphlet peut aujourd’hui faire plus de bien qu’une mauvaise loi ne saurait faire de mal. Un maître d’école peut en savoir quelquefois, sur les choses de la vie, autant et plus qu’un grand maître de l’Université. Il semble que la Providence, par compensation sans doute, ait voulu cacher, dans les humbles conditions du peuple, les dons les plus précieux de la sagesse et de l’esprit, comme elle a jeté avec grâce, au milieu des ronces du désert, les plus charmantes fleurs de la création.

Agréez, Monsieur, l’assurance de mes sentiments les plus dévoués.

TIMON.
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