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LETTRE DE SLUSE A PASCAL

2^. Avril 1660.

A Mons"" PascaL J'ay esté fort surpris d'apprendre par celles qu'il vous a plu m'escrire que Mons*^ de Clercelier n'avoit pas receu celles que Mons*" Gutiscovius luy a escry il y a quelques mois. Il me fit sçavoir alors qu'il les luy avoit adressé par un médecin françois, si je ne me trompe, qu'il avoit ren- contré à Louvain, et qu'il esperoit qu'ensuitte d'icelles Mons^ de Clercelier m'envoyeroit l'œuvre de Mons'" des Cartes pour le luy faire tenir. Je l'ay attendu tout cest hiver et ne le recevant pas je m'estois imaginé que l'in- commodité de la saison en estoit la cause ou que Mons"" de Clercelier avoit changé de resolution \ Mais je voy

I. Dans la Préface du Traité de l'homme, paru en i664, Clerselier raconte longuement les négociations auxquelles a donné lieu la prépa- ration des figures ; mais il ne parle pas du rôle joué par Pascal dans cette affaire et il ne mentionne Sluse qu'incidemment. C'est, dit-il, après s'être vainement adressé à l'ancien correspondant de Descartes, Le Roy, ou Regius, qu'il eut l'idée de chercher un autre collaborateur en Hollande :

« Et croyant tousjours (comme il y a grande apparence) que Mon- sieur Descartes n'avoit point escrit ce Traitté en désignant comme il a fait ses figures par des lettres sans qu'il les eust luy-mesme au moins grossièrement tracées, je priay un des mes amis, appelé Mon- sieur Guisony, sçavant jeune homme, que le désir de s'instruire por- toit lors à voyager, de s'informer en passant par les Pays-Bas s'il ne pourroit point découvrir que quelqu'un eust ces figures, ou du moins de solliciter partout les plus habiles et les plus affectionnez à cette Philosophie d'y vouloir travailler. Il eut le bonheur de rencontrer à

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