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tait à une demi-heure le discours de chaque docteur. Le 22 janvier, pour la première fois, la parole fut retirée au docteur Bourgeois, qui parlait en faveur d’Arnauld ; le 24, le chancelier, qui avait reparu aux séances et qui avait fait placer devant lui un sablier apporté par un ingénieux docteur de Sorbonne, ôta encore la parole au docteur Bourgeois et à plusieurs autres. Soixante docteurs quittèrent alors la salle des délibérations, en signifiant un acte en forme ; ils ne reparurent plus jusqu’à la fin des assemblées ; le 25, quelques autres se retirèrent encore, laissant quatre amis pour surveiller la marche des événements ; le 27, Arnauld signifia à la Faculté un acte passé devant notaires (cf. infra p. 181) ; le 29, on acheva d’opiner, et, les voix étant comptées, il se trouva 129 ou 130 docteurs pour la censure ; 9 avaient, avant le 25, voté contre.

Pascal, installé dans la rue des Poirées, à l’hôtel du Roi David, en face du collège de Clermont, écrivit sa seconde Provinciale, datée du samedi 29 janvier. Cette lettre fut, selon Fouillou, revue à Port-Royal des Champs par Nicole. Comme la première, elle fut imprimée chez Petit ; l’impression en commença le 1er février ; la lettre fut publiée dès le 5 ; elle était réimprimée par Langlois le 30 mars.


II. — SOURCES


Pascal s’est inspiré parfois d’un opuscule d’Arnauld intitulé Considérations…, qu’il suivra de très près dans sa troisième Provinciale (cf. infra p. 195 sqq.). — Il reprit quelques passages de l’opuscule attribué à Nicole que nous avons reproduit dans l’introduction à la première Lettre (cf. supra p. 112 sqq.).

Il semble aussi avoir eu connaissance d’une Response d’un Docteur en Théologie à Monsieur Chamillard, datée du 16 janvier 1656, mais imprimée en province, et qui par suite ne parut qu’assez tard. Baudry d’Asson nous apprend que cette