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ŒUVRES COMPLÈTES DE MAXIMILIEN ROBESPIERRE

La Société royale de Metz, comme elle le disait dans son programme imprimé des prix proposés pour 1785 et 1786[1], en remettant le concours et en indiquant plus spécialement les points qu’elle désirait voir traiter, se félicitait du parti qu’elle avait pris. Elle avait en effet reçu 22 mémoires manuscrits et lorsqu’il s’était agi de décerner le prix, les mérites divers avaient balancé les suffrages[2]. Après un examen attentif, elle couronna le mémoire d’un avocat au Parlement de Paris, Pierre Louis Lacretelle. Elle regrettait pourtant de n’avoir pas deux médailles à distribuer pour en décerner une à l’auteur du mémoire no 17, dont l’auteur était M. de Robespierre, avocat à Arras. Mais comme un conseiller au Parlement et membre de la Société, Rœderer, avait fondé un prix qui n’avait pas été décerné, et qu’il avait laissé à la Société la liberté de disposer de la médaille de 400 livres, la Société de Metz ne crut pas pouvoir en faire un meilleur usage qu’en décernant une médaille de même valeur à Robespierre. Les deux prix furent égaux ; mais Lacretelle eut le premier prix, Robespierre le second.

Né à Metz en 1751 d’un père avocat à Nancy, Pierre-Louis Lacretelle, s’était fait inscrire au Parlement de Paris dès 1778. Chargé de la rédaction du grand répertoire de Jurisprudence, il collaborait au Mercure, où ses articles avaient été fort remarqués. Il n’était pas, comme Robespierre un inconnu. Son Essai sur l’éloquence du barreau[3], ses Plaidoyers, son discours sur la multiplicité des lois, ses Mélanges de jurisprudence, son Éloge du duc de Montausier, imprimés de 1774 à 1781, eurent à l’époque dans le monde

  1. Prix proposés par la Société royale des Sciences et des Arts de Metz pour les années 1785 et 1786. À Metz, de l’imprimerie de Joseph Antoine, imprimeur ordinaire du Roi, etc. MDCCLXXXIV, in-4o 3 pages. Cf. Appendice V.
  2. Cf. à l’appendice VI l’avis de la commission sur le mémoire de Robespierre, après lecture du manuscrit.
  3. Essai sur l’éloquence du barreau. Discours sur ce sujet : assigner les causes des crimes et donner les moyens de les rendre plus rares. Nancy, 1774. in-8o.