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aspirent à élargir indéfiniment les attributions du gouvernement et à tout faire faire par l’État, c’est-à-dire à coups de contributions.

D’autres disent : Il faut bien que l’État dépense beaucoup pour faire vivre beaucoup de monde.

Est-il donc si difficile de voir que, lorsque le gouvernement dépense l’argent des contribuables, les contribuables ne le dépensent pas ?




51. — LA PRESSE PARISIENNE[1].

La presse parisienne n’offre pas un spectacle moins extraordinaire, moins imposant que la population des barricades.

Qu’est devenue cette ardente et souvent brutale polémique des derniers temps ?

Les vives discussions reviendront sans doute. Mais n’est-il pas bien consolant de voir qu’au moment du danger, quand la patrie a besoin avant tout de sécurité, d’ordre, de confiance, toutes les rancunes s’oublient, et que même les doctrines les plus excentriques s’efforcent de se présenter sous des formes rassurantes ?

Ainsi le Populaire, journal des communistes, s’écrie : Respect à la propriété ! M. Cabet rappelle à ses adhérents qu’ils ne doivent chercher le triomphe de leurs idées que dans la discussion et les convictions publiques.

La Fraternité, journal des ouvriers, publie un long programme que les économistes pourraient avouer tout entier, sauf peut-être une ou deux maximes plus illusoires que dangereuses.

  1. No du 1er mars 1848 de la République française.(Note de l’édit.)