Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 3.djvu/478

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raître pour la première fois devant vous ? Souvenez-vous de la menace qu’il nous faisait de quitter le pays si les corn-law étaient révoquées. Souvenez-nous qu’il affirmait qu’alors l’Angleterre ne serait plus digne d’être habitée par des gentlemen, (Rires.) Mais félicitons-nous de posséder encore parmi nous le noble duc, félicitons-nous de ce qu’il n’a point abandonné sa patrie (rires) ; et espérons qu’il demeurera longtemps parmi nous, afin de rendre à ses concitoyens de meilleurs services que ceux qu’il leur a rendus jusqu’ici. (Tonnerre d applaudissements.) Je me souviens de beaucoup d’autres prédictions qui ont été faites à la Chambre des communes, au sujet du rappel des lois-céréales. Je me rappelle que M. Hudson, l’honorable représentant de Sunderland, disait, en février 1839, que si les lois-céréales étaient abolies, les fermiers anglais ne pourraient plus cultiver le sol, même si la rente se trouvait entièrement supprimée, et que la terre devrait être laissée en friche, parce qu’on ne pourrait plus trouver un prix rémunérateur pour ses produits. Je suis charmé que M. Hudson ait montré un plus mauvais jugement en cette matière qu’il ne l’a fait dans la direction des entreprises de chemins de fer. Dans le monde des chemins de fer, il s’est montré un homme habile et entreprenant ; mais, en fait de prophéties, nous opposerions volontiers le plus mauvais prophète que la Ligue ait jamais produit, à l’honorable représentant de Sunderland. (Applaudissements et rires.)


L’orateur, après avoir réfuté d’autres critiques qui se rattachent à la situation des colonies anglaises, dans les Indes occidentales, poursuit en ces termes :


Nous avons eu, dans ces derniers temps, des preuves si nombreuses des bons résultats de la réduction des droits et des avantages de la suppression des entraves apportées au commerce, non-seulement dans ce pays, mais encore à l’étranger, que je crois inutile de m’étendre plus longuement sur cet objet. Il y a cependant, dans nos relations extérieures, un fait sur lequel je veux appeler un instant votre attention : il s’agit de notre commerce avec la France. (Mouvement d’attention.) Considéré