Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 3.djvu/252

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oui ! nous sommes déterminés.) Mais ce que je voudrais faire pénétrer dans l’esprit de nos adversaires, des adversaires de la liberté de l’industrie, c’est que leur système lutte contre la nature elle-même et contre les lois qui régissent l’univers. (Applaudissements.) Car, gentlemen, quelle est l’évidente signification de cette diversité répandue sur la surface du globe, ici tant de besoins, là tant de superflu ; tant de dénûment sur un point, et, sur un autre, une profusion si libérale ? Les poëtes se sont plu quelquefois à peupler de voix les brises du rivage, et à prêter un sens aux échos des montagnes ; mais les mots réels que la nature fait entendre, dans l’infinie variété de ses phénomènes, c’est : Travaillez, échangez, » etc.


Le maire de Leeds porte la santé de MM. Cobden, Bright et des autres membres de la députation de la Ligue.


M. Cobden. (Pendant plusieurs minutes les acclamations qui retentissent dans la salle empêchent l’orateur de se faire entendre. Quand le silence est rétabli, il déclare qu’il n’accepte pour lui et pour M. Bright qu’une partie des éloges qui ont été exprimés par le maire de Leeds. Il y a dans la Ligue d’énergiques ouvriers dont le nom n’est guère entendu au delà de la salle du conseil, et qui cependant ne travaillent pas avec moins de dévouement et d’efficacité que ceux qui, par la nature de leurs fonctions, sont plus en contact avec le public. Après quelques autres considérations, l’orateur continue ainsi) : On nous a objecté dans une autre enceinte que le blé était une matière imposable. Gentlemen, comme free-traders, nous n’entendons pas nous immiscer dans le système des taxes levées sur le pays, et si l’on proposait de lever loyalement et équitablement un impôt sur le blé, sans que cet impôt, par une voie insidieuse, impliquât un odieux monopole, je ne pense pas qu’en tant que membres de la Ligue nous soyons appelés à intervenir, quoique une taxe sur le pain soit une mesure dont je ne connais aucun exemple dans l’histoire des pays même les plus barbares. Mais que nous propose-t-on ? De taxer le blé étranger sans taxer le blé indigène ; et l’objet notoire de ce procédé, c’est de conférer une protection au producteur national. Eh bien ! nous nous op-