Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 3.djvu/139

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comme je l’ai ouï dire, qu’une grande portion du sol est hypothéquée, c’est une quatrième charge. — Que reste-t-il donc aux propriétaires campagnards ? Je leur conseille d’y regarder de près. La difficulté est le fruit de leur impéritie, et elle ne fera que s’accroître jusqu’à ce qu’ils viennent eux-mêmes offrir leur assistance à la Ligue. (Écoutez ! écoutez !) Gentlemen, les circonstances travaillent pour vous ; l’income-tax plaide pour vous ; l’abaissement des revenus témoigne pour vous, et il le fallait peut-être, car il y en a beaucoup qui ne s’émeuvent que lorsque leur bourse est compromise. — D’un autre côté, les prisons regorgent ; cent cinquante mille personnes y passent tous les ans, chacune desquelles suffit ensuite pour en corrompre cinquante autres. C’est pourquoi je dis que c’est ici une question qui touche à vos devoirs de chrétiens. Nous demandons justice ! Nous demandons que le gouvernement ne persévère pas dans une voie qui conduit le pays dans un état de ruine et de mendicité capable de faire frissonner le cœur de tout homme honnête ! (Applaudissements.)

M. Brotherton : Ce n’est pas ici la cause d’un parti, mais celle de tout un peuple, ce n’est pas la cause de l’Angleterre, mais celle du monde entier ; car c’est la cause de la justice et de la fraternité. Mon honorable ami a dit que la Ligue soutenait le principe du sens commun, et il a été reconnu au Parlement, par le premier ministre de la couronne, que vendre et acheter aux prix les plus avantageux, étaient le droit de tous les Anglais et de tout homme. Lui aussi a proclamé que le principe de la liberté des échanges était le principe du sens commun, mais ce qu’il faut faire sortir de ce principe, c’est un peu de commune honnêteté. (Acclamation.) Les législateurs savent bien ce qui est juste ; tout ce que le peuple demande, c’est qu’ils le mettent en pratique. J’aurai bientôt l’honneur de présenter à la Chambre des communes une pétition de mes commettants pour le retrait de la loi-céréale (rires), et je crains bien qu’elle n’y reçoive qu’un froid accueil. Mes commettants néanmoins veulent que j’en appelle non-seulement à la Chambre, mais à ce meeting. C’est au peuple de cette métropole que la nation doit en appeler. Le peuple de la métropole tient dans ses mains les desti-