Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 3.djvu/134

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vous assurer qu’il y a beaucoup de personnes, et même de personnages, qui sont si ignorants des plus simples principes de l’économie politique, qu’ils n’hésiteraient pas à venir répéter cette assertion devant la portion la plus éclairée du peuple de ce pays. Mais une lumière nouvelle s’est levée à l’horizon des intelligences, et il y a dans les temps des signes capables de réveiller ceux-là mêmes qui sont les plus attachés à leurs sordides intérêts. (Applaudissements.) Il est temps qu’ils regardent autour d’eux et qu’ils s’aperçoivent que le moment est venu, où, en toute justice, la balance doit enfin pencher du côté de ceux qui sont pauvres et dénués. — L’état de détresse qui pèse sur le pays est la conséquence d’une injuste législation ; c’est pour la renverser que nous sommes unis, et j’espère qu’en dépit de la calomnie, la Ligue ne tardera pas à être considérée comme l’amie la plus éclairée de l’humanité. Cette grande association, j’en ai la confiance, se montrera supérieure aux traits qu’il plaira à la malignité de lui infliger ; elle apprendra, comme une longue expérience me l’a appris à moi-même, que plus elle se tiendra dans le sentier de la justice, plus elle sera en butte à la persécution. (Applaudissements.) Lorsqu’il m’est arrivé que quelque portion de la communauté m’a assailli par des paroles violentes, ma règle invariable a été de considérer attentivement les imputations dirigées contre moi. Si je leur avais trouvé quelque fondement, je me serais empressé de changer de conduite. Dans le cas contraire, j’y ai vu une forte présomption que j’étais dans le droit sentier et que mon devoir était d’y rester. Je ne puis que conseiller à la Ligue de faire de même. Vous êtes noblement entrés dans cette grande entreprise ; vous n’avez épargné ni votre argent ni votre temps ; vous avez fait pour le triomphe d’une noble cause tout ce qu’il est humainement possible de faire, et le temps approche où le succès va couronner vos généreux efforts. (Applaudissements.) C’est une idée très-répandue que les intérêts territoriaux font la force de ce pays ; mais les intérêts territoriaux puisent eux-mêmes leur force dans la prospérité du commerce et des manufactures, et ils commencent enfin à comprendre ce qu’ils ont gagné à priver le travail et l’industrie de leur juste rémunération. L’ouvrier