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Enfin me voici arrêté pour quelques heures, et je vais en profiter pour répondre au violent article que l’Atelier a dirigé contre le Libre-Échange dans son dernier numéro. Si j’y réponds, ce n’est pas parce qu’il est violent, mais parce que cette polémique peut donner lieu à quelques remarques utiles et surtout opportunes.

Dans un précédent numéro de ce journal, nous avions remarqué cette phrase :

« Ce que nous prétendons, c’est que la liberté veut et la possession individuelle et la concurrence. Il est absolument impossible de sacrifier ces deux conditions de la liberté sans sacrifier la liberté elle-même. »

Cette phrase étant l’expression de notre pensée, posant nettement les principes dont nous nous bornons à réclamer les conséquences, il nous semblait que l’Atelier était infiniment plus rapproché de l’Économie politique, qui admet, comme lui, ces trois choses : Propriété, liberté, concurrence, que du Communisme, qui les exclut formellement toutes trois.

C’est pourquoi nous nous étonnions de ce que l’Atelier se montrât plein de douceur pour le communisme et de fiel pour l’économie politique.

Cela nous semblait une inconséquence. Car enfin, à supposer que l’Atelier et le Libre-Échange diffèrent d’avis sur quelques-unes des occasions où l’un peut trouver bon et l’autre mauvais que la loi restreigne la propriété, la liberté et la concurrence ; en admettant que nous ne posions pas exactement à la même place la limite qui sépare l’usage de l’abus, toujours est-il que nous sommes d’accord sur les principes, et que nous différons seulement sur des nuances qu’il s’agit de discuter dans chaque cas particulier, tandis que, entre l’Atelier et le Populaire, il y a autant d’incompatibilité qu’entre un oui universel et un non absolu.

Comment donc expliquer les cajoleries de l’Atelier envers