Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 1.djvu/500

Cette page a été validée par deux contributeurs.

DE LA RÉPARTITION DES RICHESSES.


PAR M. VIDAL[1].


Ce livre se présente sous de tristes auspices. Son apparition dans le monde a réveillé, au fond de ces cavernes littéraires,

Que la haine se creuse au bas des grands journaux,

un écho d’injures plus fait pour attrister que pour irriter ceux à qui elles s’adressent, et qui placent sous des préventions défavorables non-seulement le feuilletoniste, mais encore l’auteur qui a inspiré le feuilleton.

Par une coïncidence singulière, le jour même où je lisais dans la Démocratie pacifique ces épithètes accumulées sur la tête de nos plus illustres économistes : ignorants, orgueilleux, hérétiques maudits, sots, impies, fatalistes, plagiaires, marionnettes, traîtres, etc., etc., ce jour même, le hasard mettait sous mes yeux une galerie de lettres autographes, où l’on voit les plus grands hommes du siècle, les plus ardents amis de l’humanité, Jefferson, Maddison, Bentham, Bernadotte, Chateaubriand, B. Constant, et même Saint-Simon, venir rendre l’hommage le plus sincère et le plus spontané à la science et à la philanthropie de J. B. Say.

Mais ne cherchons pas une pénible solidarité entre M. Vidal et son compromettant commentateur, qui, je l’espère, rougira un jour de son injustice et de ses emportements.

Il me semble que c’est faire preuve d’un orgueil bien in-

  1. Extrait du Journal des Économistes, no de juin 1846. (Note de l’éditeur.)