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souvent voté contre lui, notamment chaque fois qu’il m’a paru que les mesures exceptionnelles, nées des nécessités de juin, se prolongeaient trop longtemps, je puis le dire, du moins en mon âme et conscience, je crois Cavaignac honnête…

5 décembre 1848.

Mon cher Félix, je profite d’une réponse que j’adresse à Hiard pour t’écrire deux lignes.

Les élections approchent. J’ai écrit une lettre aux journaux des Landes. J’ignore si elle a paru. Dans mon intérêt, il eût été plus prudent de me taire ; mais il m’a semblé que je devais faire connaître mon opinion. Si je ne suis pas renommé, je m’en consolerai aisément.

Jusqu’ici on n’a aucune nouvelle du pape. Voilà une grande question soulevée. Si le pape veut consentir à devenir le premier des évêques, le catholicisme peut avoir un grand avenir. Quoi qu’en dise Montalembert, la puissance temporelle est une grande difficulté. Nous ne sommes plus dans un temps où il soit possible de dire : « Tous les peuples seront libres et se donneront le gouvernement qu’ils veulent, excepté les Romains, parce que cela nous arrange. »

Adieu.

1er janvier 1849.

Mon cher Félix, je veux me donner le plaisir de profiter de la réforme postale, puisque aussi bien j’y ai contribué. Je la voulais radicale, nous n’en avons que la préface ; telle qu’elle est, elle permettra au moins les épanchements de l’amitié.

Depuis février, nous avons traversé des jours difficiles, mais je crois que jamais l’avenir ne s’est montré aussi sombre, et je crains bien que l’élection de Bonaparte ne résolve