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perdit par son chant, et que le renard au contraire regagna par la ruse ce qu'il avait perdu à la course. Résumons cette fable en peu de mots autant qu'elle en est susceptible. Le corbeau, pour se montrer habile chanteur (mérite que le renard avait dit manquer seul à toutes ses perfections), se mit à croasser, et la proie qu'il tenait dans son bec devint le partage de son flatteur.

Chapitre 25

XXV. Je sais depuis longtemps ce que vous me demandez par ces démonstrations : vous voulez que j'achève le reste du sujet en latin : car, au commencement de la séance, les opinions étant divisées, je me souviens avoir promis que personne d'entre vous, ni ceux qui étaient pour le grec, ni ceux qui étaient pour le latin, ne se retireraient sans avoir entendu l'une et l'autre langue. Ainsi donc, si vous le permettez, nous nous en tiendrons là pour la langue d'Athènes. Il est temps de revenir dans le Latium et de quitter la Grèce : car nous voilà arrivés à la moitié du sujet, et, autant que je puis en juger, cette seconde partie, comparée à celle qui a été précédemment exposée en grec, n'est ni moins vigoureuse pour les arguments, ni moins abondante en pensées, ni moins riche en exemples, ni moins soutenue pour le style.