Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/75

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tout ce qu'ils ont de force et d'énergie, aucun des deux ne cède la victoire à l'autre. J'ai pensé que ce dialogue vous ferait plaisir, étant récité par eux, et qu'il y aurait de ma part acte de convenance à le composer, acte de religion à en faire ici la dédicace. Au commencement du morceau, je suppose qu'un de mes compagnons d'études à Athènes demande en grec à Persius l'analyse du discours que j'ai prononcé la veille dans le temple d'Esculape ; et insensiblement je leur adjoins Severus, que je charge dans le dialogue du rôle de l'interlocuteur latin. Car pour Persius, bien qu'il puisse lui-même s'exprimer fort bien en langue latine, il voudra bien, et pour vous et pour nous, parler aujourd'hui la langue d'Athènes...

Chapitre 19

XIX. Le célèbre Asclépiade, un des premiers médecins, leur maître à tous si vous en exceptez le seul Hippocrate, le premier aussi imagina d'appliquer le vin au soulagement des malades, mais, bien entendu, en le donnant à propos ; ce qu'il savait parfaitement reconnaître par l'extrême attention avec laquelle il étudiait sur les veines les pulsations irrégulières ou celles qui étaient satisfaisantes. Un jour donc que de son jardin du faubourg il rentrait dans la ville, il vit sur les boulevards extérieurs un grand convoi dressé, et une foule considérable de gens qui, venus pour ces funérailles, se tenaient debout alentour en habits de