Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/67

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XVIII. Quand je vous vois réunis en foule si nombreuse pour m'entendre, je dois plutôt féliciter Carthage de posséder tant d'amis de l'instruction, que demander grâce pour le philosophe qui ne se refuse pas à disserter publiquement. Car d'un côté, la grandeur de la ville explique l'affluence de l'assemblée, et de l'autre, cette affluence explique le choix du lieu. En outre, dans un auditoire de ce genre que faut-il considérer ? Ce n'est point le marbre des parvis, le plancher de la scène, les charpentes sur lesquelles elle est soutenue, l'élévation des combles, l'éclat des lambris, la circonférence des gradins ; on ne doit pas songer qu'ici dans d'autres moments on assiste aux danses expressives de la pantomime, au dialogue de la comédie, aux tirades sonores de la tragédie, aux sauts périlleux du funambule, aux tours d'adresse de l'escamoteur, aux gesticulations du baladin et à tous les autres spectacles donnés au peuple par les différents artistes. Il faut