Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/61

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d'une seconde statue, c'était par respect et déférence pour leur honorable consulaire, c'était afin de paraître non pas rivaliser avec lui, mais imiter sa munificence ; c'est-à-dire afin de consacrer un jour entier sans partage au bienfait public qu'ils me réservent. D'ailleurs, ces dignes magistrats, ces chefs si bienveillants n'avaient pas oublié que leur volonté était l'expression de votre mandat. El j'ignorerais ces détails ! Et je ne les publierais pas ! Ah ! ce serait de l'ingratitude ; et loin de là, pour de si précieuses faveurs que m'a décernées votre ordre tout entier, je lui offre ici le tribut le plus éclatant de toute la reconnaissance dont je puis être capable. Avoir été l'objet des plus honorables acclamations dans une enceinte où c'est un immense honneur d'être seulement nommé ! avoir réalisé ce qui était si difficile, ce dont je regardais l'accomplissement comme au-dessus de mes forces ! avoir enfin (et qu'on ne me taxe pas ici de vanité) obtenu les sympathies du peuple, l'agrément de ce corps auguste, l'approbation des magistrats et des chefs du gouvernement ! Que manque-t-il donc à l'honneur de ma statue ? Rien, que le prix du métal et la main de l'artiste. Or, si jamais l'un et l'autre ne m'ont manqué dans des villes du second ordre, ce n'est pas pour que j'en sois privé à Carthage, où votre illustre compagnie, même quand il