Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/58

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doit remercier la ville qui lui décerne une statue ; et je ne m'en écarterai que fort peu dans ce discours réclamé par la position éminente d'Émilianus Strabon. J'aurai l'espoir de publier ce morceau avec quelque succès, s'il doit lui-même en ce jour à votre approbation joindre la sienne. Telle est en effet sa supériorité littéraire, qu'il est plus grand encore par son génie que par ses titres de consul et de patricien. En quels termes, Émilianus Strabon, vous à qui personne ne saurait être comparé dans le passé, dans le présent, dans l'avenir ; vous, des plus vertueux le plus illustre, des plus illustres le plus vertueux ; des uns et des autres le plus savant ; en quels termes, dis-je, pourrai-je exprimer et proclamer ma gratitude pour les sentiments dont vous m'honorez ? De quelle manière digne de vous célébrerai-je une si flatteuse bienveillance ? Quelles paroles assez rémunératrices pourront égaler la gloire de votre conduite ? Je n'en ai pas encore trouvé, je l'avoue ; mais ce sera l'objet de mes constantes méditations et de tous mes efforts Tant que mon coeur battra, qu'il se sentira vivre. Car en ce moment (et pourquoi n'en conviendrais-je pas ?) ma joie fait obstacle à ma facilité ; le plaisir nuit à ma réflexion ;