Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/49

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chez les Chaldéens, et ensuite chez les Brachmanes, pour conférer avec leurs Gymnosophistes. Les Chaldéens lui enseignèrent la science des astres, les révolutions fixes des divinités errantes, leurs divers effets sur la naissance des mortels, ainsi que des remèdes conquis à grands frais pour le soulagement de l'humanité sur la terre, sur le ciel et sur l'océan. Pour les Brachmanes, ils lui fournirent la plupart des principes de sa philosophie : lui montrant l'art d'instruire les esprits, d'exercer les corps ; les diverses parties dont l'âme se compose ; les modifications successives qu'éprouve l'existence ; les tourments et les récompenses que les dieux Mânes réservent à chaque mortel selon ses mérites. Il eut encore pour maître Phérécyde de l'île de Scyros, qui le premier, abandonnant la contrainte des vers, osa se servir de la prose et écrire en style libre et dégagé d'entraves. Quand Phérécyde, succombant à une affreuse maladie, eut été rongé et mis en dissolution par de hideux insectes, ce fut Pythagore qui l'inhuma pieusement. On rapporte qu'il approfondit aussi les mystères de la nature auprès d'Anaximandre de Milet ; qu'il suivit les leçons du Crétois Épiménide, augure et poète célèbre, et pareillement celles de Léodamas, disciple de Créophyle ; lequel Créophyle passe pour avoir été l'hôte d'Homère et son rival en poésie. Eh bien !