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son manteau pour dérober son maître aux regards de la foule qui les entourait.

Chapitre 15

XV. Samos est une île de moyenne grandeur dans la mer Icarienne. Elle est située vis-à-vis de Milet et à l'ouest de cette ville, dont elle n'est séparée que par un petit bras de mer. En partant de l'une ou de l'autre de ces destinations avec un vent favorable, on aborde en deux jours à la ville opposée. Le terrain ne donne que difficilement du blé : il est rebelle à la charrue ; et vainement on le travaillerait pour y faire réussir la vigne ou les légumes. Il est plutôt fertile en oliviers ; toute la culture consiste à planter et à tailler cet arbrisseau qui abonde bien plus dans l'île que les céréales. Du reste, c'est un pays fort peuplé et que les étrangers fréquentent beaucoup. La ville ne répond pas à la gloire de la contrée ; mais de nombreux débris de remparts indiquent qu'elle fut grande autrefois. Elle possède encore un temple de Junon, célèbre de toute antiquité. Ce temple, si j'ai bonne mémoire, est, en suivant le rivage, à vingt stades tout au plus de la ville. L'autel de la déesse y est d'une richesse extraordinaire ; l'or et l'argent y brillent en très grande quantité et sous toutes les formes : ici, ce sont des miroirs ; ailleurs, des plats, des coupes et des objets propres aux différents usages. Il y a aussi un grand assortiment de bronzes représentant diverses figures, d'un travail antique et de la dernière perfection. Je n'en veux pour exemple qu'une