Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/36

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IX. Cet Hippias appartient à la classe des sophistes : supérieur à eux tous par la multiplicité de ses connaissances, et n'étant inférieur à aucun par la facilité de son élocution. Il était contemporain de Socrate ; sa patrie était l'Élide. On ignore sa famille ; mais sa gloire est universelle. Sa fortune était modique ; mais il avait un génie élevé, une mémoire immense ; ses études étaient variées, ses rivaux, nombreux. Cet Hippias vint autrefois à Pise pendant qu'on y célébrait les jeux Olympiques, et son costume n'était pas moins curieux que le travail en était étonnant. De ce qu'il avait sur lui, rien n'était acheté : il avait tout confectionné de ses mains, et les étoffes qui le couvraient, et les souliers qui le chaussaient, et les différents objets qu'il portait. Il avait sur la peau une chemise du tissu le plus fin, à trame de trois fils, et deux fois teinte en pourpre : il se l'était tissue seul chez lui. Il avait pour ceinture