Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/356

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de causes étroitement liées entre elles ; ils l'appellent g-prepomeneh (déterminé), parce que tout dans ce monde est rigoureusement déterminé, et que rien n'y est vague et indécis ; ils l'appellent encore g-moira (parties), parce que c'est, en quelque sorte, un composé de détails ; puis Némésis (g-ennomon) (distribution), parce qu'à chaque être son rôle est distribué ; puis Adrastée, c'est-à-dire puissance vengeresse à laquelle on ne saurait se dérober. Les Parques sont trois ; nombre qui s'accorde avec la nature du temps, d'autant plus qu'il y a analogie entre les divisions du temps et les attributions qu'on leur prête. En effet, ce qui est déjà filé sur le fuseau représente le passé ; ce qui se roule sous les doigts indique le présent ; et ce qui n'a pas encore été tiré de la quenouille pour être filé, semble représenter l'avenir et le temps qui n'est pas accompli. Les fonctions des Parques sont du reste expressivement indiquées par les noms qu'elles portent : Atropos préside au passé, duquel Dieu lui-même ne saurait empêcher qu'il ne soit fait. Lachésis a reçu le soin de l'avenir, parce que Dieu a fixé la fin de ce qui doit être un jour. Clotho est chargée du présent, et elle doit faire en sorte qu'une vigilance active ne manque jamais au monde. Quant à Dieu, il parcourt incessamment toute la terre, comme on s'en convaincra sans peine en relisant les belles pages de Platon... Oui, comme le dit une vieille parole, et