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comme l'ouvrage de Dieu, et comme les effets de la protection vigilante dont il entoure notre monde. Et, comme dit le poète Empédocle dans des vers pleins de sens, "Le passé, le présent, ce qui plus tard doit naître, A Dieu, germe fécond, tout emprunte son être : Homme, femme, poisson, bête sauvage, oiseau, Plante, il a tout créé ...". Le célèbre Phidias, que la renommée proclame le prince des sculpteurs, a retracé sa propre ressemblance (je l'ai vue de mes yeux) sur le bouclier de la Minerve qui préside à la citadelle d'Athènes ; et il l'a fait de telle sorte que si on voulait détacher ce portrait, tout serait désorganisé, et il n'y aurait plus de statue. C'est de la même manière que Dieu maintient la conservation du monde, dont il a combiné et rattaché entre elles les parties par sa toute-puissance.

Chapitre 33

Voulons-nous chercher la place qu'il occupe ? Il n'est point voisin de la terre ; il ne réside pas au milieu de l'air, élément trop mobile. Il a placé son séjour dans les hauteurs du monde, que les Grecs appellent avec raison g-ouranos, puisque c'est le terme de toute hauteur ; de même qu'ils les nomment encore g-Olympos, cause de l'éclat et de la sérénité dont elles rayonnent constamment.