Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/346

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donc une magnifique et précieuse parure, comme le dit le mot grec g-kosmos. De même que dans les choeurs un chef d'orchestre prélude à la symphonie, et qu'après lui les hommes et les femmes font entendre une harmonie parfaite résultant de voix perçantes et de voix graves, de même la providence de Dieu a voulu que les divers accidents de notre univers se concertassent admirablement. En même temps que le ciel, parsemé d'étoiles enflammées et rayonnantes, se meut d'une course périodique, et que les astres observent entre eux une succession alternative, le soleil, embrassant tout de son regard, ramène le jour par sa présence, la nuit par son départ ; quatre fois il change les saisons de l'année, selon qu'il s'éloigne ou se rapproche des différents points du globe : de là des pluies qui mûrissent, des vents qui fertilisent ; de là un principe de vie garantissant l'existence à tout ce que Dieu a placé dans ce monde. Ajoutez-y les courants d'eaux dont les larges volumes se répandent de toutes parts ; les forêts qui ombragent le sol, les moissons qui se dorent, les êtres animés qui se multiplient, s'élèvent et meurent successivement.

Chapitre 30

Oui, le roi et le père du monde, que nous ne pouvons reconnaître que par l'oeil de l'intelligence et de la méditation, a primitivement