Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/342

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point indifféremment l'aspect de son visage. Il avait pour asile un admirable palais, dont les toits étincelaient des neiges de l'ivoire, des éclairs de l'argent, des flammes de l'or, du brillant de l'acier. A une entrée succédait toujours une entrée nouvelle. Les portes intérieures étaient protégées par des portes extérieures tout en fer, et par des murailles aussi impénétrables que le diamant. Aux abords du palais, des hommes intrépides attachés à la personne du roi exerçaient une surveillance continuelle en se remplaçant au sort. Tous avaient des fonctions : dans le cortège du monarque, ils étaient écuyers ; et au dehors, selon les localités, ils étaient des gardiens, des portiers, des majordomes. Parmi eux encore quelques-uns étaient appelés oreilles du roi, yeux de l'empereur. C'était grâce à ce genre d'intermédiaires que le prince passait aux yeux des hommes pour un dieu, attendu que par les rapports de ses espions il apprenait tout ce qui se faisait dans ses états. Il avait des payeurs, des receveurs, des agents du fisc. Il avait pareillement placé dans les villes des officiers de toute espèce, les uns chargés du département des chasses, d'autres qui passaient pour préposés aux largesses et aux récompenses ; d'autres, dont les fonctions étaient aussi importantes qu'assidues, devaient exercer une infatigable surveillance. Dans toute l'étendue du royaume d'Asie, lequel était borné à l'occident par l'Hellespont