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aussi doit augmenter ou décroître son influence sur les objets. Conséquemment, il est plus convenable et plus digne d'admettre la théorie suivante : de croire que cette puissance souveraine réside au ciel comme dans le sanctuaire de sa grandeur ; et que de là les êtres les plus éloignés comme les plus rapprochés de lui sentent l'influence salutaire de la protection exercée par lui-même ou par d'autres, sans qu'il ait besoin de se communiquer à chaque espèce en particulier, et de porter la main à tout, ce qui serait incompatible avec sa dignité. Parmi les hommes eux-mêmes, des fonctions si humbles et si subalternes ne conviendraient pas à celui dont les sentiments auraient quelque élévation. Les chefs d'une armée, les présidents d'un sénat, les gouverneurs des villes, et des peuples s'abaisseraient-ils, je le demande, à exécuter de leurs propres mains des détails frivoles et minutieux ? Les maîtres, enfin, dont le rôle est de commander, se résignent-ils jamais à l'office des esclaves ?

Chapitre 26

Une comparaison éclaircira cette pensée : Cambyse, Xerxès, Darius, étaient de puissants monarques, dont la grandeur, fondée sur leurs prodigieuses richesses, se rehaussait encore de tout l'appareil dont ils s'entouraient. Or, l'un d'eux dans Suse et dans Ecbatane, retiré comme au fond d'un sanctuaire, ne prodiguait