Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/338

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ailés, chacun ayant son genre, son espèce distincte, ses conditions particulières de vie et de mortalité. C'est du monde que les êtres animés tirent leurs esprits vitaux. C'est à son organisation que se rattachent les dates certaines de ces évènements qui nous frappent toujours d'une admiration nouvelle : les combats que se livrent les vents ; la foudre qui déchire les nuages et sillonne les deux ; les luttes du temps serein et du temps d'orage ; les éclairs, les pluies, et réciproquement ce calme universel qui ouvre l'univers entier à l'allégresse et au bonheur.

Chapitre 23

De verdoyants feuillages forment comme une chevelure à la terre ; des sources fraîches jaillissent de son sein, des courants d'eau y trouvent leur existence, leur entretien ; des révolutions ne la fatiguent point ; elle ne vieillit point sous la main des siècles, malgré les éjections de toute nature, brusques ou insensibles, qui l'ébranlent, malgré les alluvions qui l'inondent souvent, malgré les flammes dont les ravages la consument en partie. Bien que dans les diverses localités ces accidents semblent des désastres funestes à l'ensemble, ils sont salutaires et contribuent au raffermissement du globe : les tremblements de terre sont l'exhalaison de certains souffles qu'il contenait, et qui ne l'agitaient que parce qu'ils cherchaient à s'échapper ; les pluies qui inondent le sol, outre qu'elles sont une espèce d'engrais servant à élever les animaux, le purifient encore de miasmes