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l'avenir ? témoin le temple de Delphes, et d'autres. J'ai vu moi-même auprès d'Hiéropolis, en Phrygie, sur le revers d'une montagne assez peu élevée, une ouverture naturelle, autour de laquelle il y avait un rebord mince et de médiocre hauteur. Est-ce à dire que ce soient là les soupiraux de Pluton, comme feignent les poètes ; ou n'est-il pas plus raisonnable d'y voir des exhalaisons mortelles ? En effet, les animaux qu'on en approche, qu'on y penche ou qu'on y jette, sont asphyxiés par l'atteinte de ce souffle empoisonné ; ils sont entraînés en tourbillonnant, et périssent. On dit qu'il n'y a que les prêtres eunuques qui osent s'y hasarder de plus près, en tenant toujours le visage en l'air ; tant ils savent que les effets de ce mal qui des lieux inférieurs exhale une vapeur méphitique et nuisible, peuvent atteindre et frapper les êtres, même inférieurs dans l'espèce humaine.

Chapitre 18

Souvent il est arrivé que des courants d'air naturels, errants dans les cavités de notre globe, lui imprimassent des secousses ; plus souvent encore, que ces courants d'air, augmentant de violence et s'engageant dans des passages étroits où ils ne trouvaient pas d'issue, occasionnassent des bouleversements. Ces phénomènes ont autant de noms divers, qu'ils paraissent eux-mêmes être variés. En effet, ceux qui en renversant tout ce dont ils approchent procèdent par une direction oblique et latérale, frappant à angles