Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/325

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rosée qui a été blanchie et solidifiée par les froids du matin. L'air condensé en nuées forme les orages, autrement dit, des masses d'eaux qui se gonflent et grossissent toujours. Que ces nuages épais viennent à se heurter, la pluie s'en échappe aussitôt ; et on remarque autant de variétés dans les diverses pluies qui tombent, qu'il peut y avoir de conditions dans le rapprochement de tous les nuages. Les nuages sont-ils semés clair, ils ne répandent qu'une rosée fine ; sont-ils plus condensés, ils laissent tomber de larges volumes d'eau : c'est alors ce que nous nommons pluie. Il y a encore les averses ; mais il faut observer une différence ; c'est que la pluie peut être de longue durée, tandis que plus une averse est soudaine, violente, et se précipite instantanément, plus elle est prompte à cesser. Les neiges sont, à n'en pas douter, le résultat des secousses qu'éprouvent les nuages, lorsque ceux-ci, avant de se résoudre en eau, se brisent, se déchirent et produisent par leurs agitations des espèces de flocons d'écume : cette écume, bientôt glacée par la rigueur du froid, se détache victorieusement des nuages pour tomber abondamment sur le sol : c'est alors que nous disons qu'il neige. On dit qu'il grêle, lorsque cette eau qui s'échappe ainsi des nuages en les crevant tombe avec la lourdeur et la promptitude d'une pierre ; son poids même augmente alors sa rapidité : elle triomphe de la molle résistance de