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parlé de la mer.

Chapitre 8

Passons aux phénomènes terrestres. Les naturalistes disent qu'il existe deux sortes d'exhalaisons subtiles, presque continuelles, à peine apparentes, et qui tendent aux régions supérieures. Du sein de la terre s'élèvent des masses de brouillards formées par l'émanation des fleuves et des sources et plus épaisses le matin que dans le reste du jour. De ces exhalaisons, l'une est sèche et ressemble à de la fumée : c'est celle qui jaillit des crevasses du sol ; l'autre est humide, tiède, et elle est attirée du sein des eaux par son affinité avec l'atmosphère supérieure. C'est de cette dernière exhalaison que sont engendrés les brouillards, les rosées, les frimas, les orages, les pluies, la neige et la grêle ; de la précédente, que nous avons dit être sèche, naissent les vents, les courants d'air, les flammes, la foudre, et une foule d'autres traits enflammés de différentes espèces. Les brouillards sont formés, ou par l'apparition de petites nues amoncelées, ou par leurs restes. C'est une exhalaison vaporeuse, exempte de toute humidité, plus épaisse que l'air, plus subtile que la nue, qui se dissipe devant la sérénité ; et la sérénité n'est autre chose qu'un air dégagé de tout mélange et parfaitement pur. La rosée est une vapeur humide formée la nuit, que la sérénité de l'air condense en petites gouttelettes.

Chapitre 9

La glace est de l'eau congelée par le froid d'un air serein. Les frimas sont à peu près la même chose ; c'est la