Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/321

Cette page n’a pas encore été corrigée

bas sont abandonnés aux autres espèces de créatures terrestres ; c'est là que serpentent, s'élancent, jaillissent les fleuves, les sources et les mers, qui ont dans le sein même de la terre leurs courants, leurs lacs, leurs origines. Parlons des îles qui sont dans notre mer : les premières sont la Trinacrie, l'Eubée, Chypre et la Sardaigne, la Crète, le Péloponnèse, Lesbos. D'autres moins importantes sont comme de petits points semés sur les vastes nappes des mers azurées ; d'autres, appelées Cyclades, sont baignées par des flots plus nombreux.

Chapitre 6

Les mers les plus grandes sont l'Océan et l'Atlantique, qui bornent les contours de notre univers. Mais la mer Occidentale, resserrée d'abord dans d'étroits passages, forme des golfes de peu d'étendue ; puis encore refoulée aux colonnes d'Hercule, elle se déploie sur une immense latitude. Souvent des terres qui se rapprochent la compriment comme dans un défilé ; et ces terres s'écartant ensuite, elle reprend ses dimensions. Ainsi donc, si en naviguant on prend pour point d'arrivée les colonnes d'Hercule, on a à sa droite deux grands golfes dont le premier renferme deux syrtes ; l'autre offre des sinuosités inégales, mais forme plusieurs grandes mers, dont l'une est dite mer des Gaules, l'autre mer d'Afrique (Aristote a préféré l'appeler mer de Sardaigne) ;