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Je n'ignore pas que la plupart des auteurs qui ont traité cette matière ont divisé le globe terrestre en îles et en continents ; mais ils ne considèrent pas que cette immensité terrestre est enveloppée de tous côtés par la mer Atlantique, et qu'avec toutes ses îles elle forme à elle seule une grande île. En effet, une foule d'autres terres, soit aussi grandes que notre continent, soit plus petites, sont entourées par l'Océan ; et cependant elles sont tout naturellement inconnues, puisque nous ne pouvons pas même parcourir dans son entier le territoire dont nous sommes les habitants. De même que les flots nous séparent des îles qui sont dans nos mers, de même celles-là dans l'Océan universel sont séparées de nous par de plus vastes étendues d'eau.

Chapitre 5

Les liens mutuels qui associent les éléments entre eux tiennent à des affinités savamment combinées ; telle en est la symétrie, qu'aux principes plus lourds s'unissent pourtant les plus légers. L'eau est contenue dans la terre ; et l'eau, comme d'autres le pensent, porte la terre. L'air naît de l'eau ; le feu est produit par l'air épaissi. L'éther à son tour et les feux dont il brille sont allumés par le dieu immortel en qui toute vie réside. Alimentées par ce feu divin, des myriades de flambeaux étincèlent à la voûte qui recouvre le monde entier. Conséquemment les séjours supérieurs sont ceux des divinités supérieures ; les séjours d'en