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et qui contient un principe de froid glacial. Toutefois sa partie supérieure, grâce au voisinage d'une atmosphère plus lumineuse et plus chaude, reste constamment brillante et se revêt parfois d'une clarté des plus pures. Là bien souvent les aspects changent et se convertissent, attendu que cette atmosphère est essentiellement corruptible : ce sont des nuages qui se grossissent, des souffles contraires qui se disputent l'espace, des orages violents qui éclatent, des neiges même et des frimas qui se hérissent, une grêle rapide qui se précipite et frappe les airs ; ce sont les vents, les tourbillons, les trombes qui conspirent pour provoquer les tempêtes ; ce sont les carreaux de la foudre et les feux célestes lancés par l'Éternel.

Chapitre 4

L'air lui-même est en contact avec la terre, et celle-ci contient dans son sein la vaste étendue des mers. La terre est peuplée d'êtres vivants ; de verdoyantes forêts la recouvrent, des sources toujours vives la rafraîchissent ; sillonnée par des courants plus vastes encore d'une onde fraîche, elle les voit tantôt borner leur course dans l'enceinte même qui les porte, tantôt se précipiter dans l'abîme des mers. Ce n'est pas tout : le coloris varié de mille fleurs, de hautes montagnes, de vastes plaines, des bois épais y répandent la variété ; ses rivages sinueux se replient sur eux-mêmes ; elle est parsemée d'îles ; elle est comme rayonnante de villages et de villes, que les hommes industrieux ont su construire en réunissant leur communs efforts.