Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/316

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myriades de corps divins, le soleil, la lune, en un mot tous les astres ; et ces nobles et brillants flambeaux, le ciel les entraîne avec lui dans le mouvement de rotation par lequel il nous dispense et les jours et les nuits ; choeur perpétuel de constellations, qui chemine sans devoir jamais s'arrêter dans la série des âges ! Mais quoique le ciel entier roule ainsi comme une sphère, il fallait pourtant qu'il fût tenu par des pivots ; et un mécanisme divin en a effectivement assujetti deux points opposés, comme l'ouvrier avec des pinces tourne et retourne la pièce qu'il veut arrondir : c'est ce que nous nommons les pôles. De chacun d'eux comme centre part une ligne droite, dite axe, qui divise et détermine les mondes, par cela même qu'elle place le globe terrestre dans le milieu. Ces points verticaux, que nous avons dit être immobiles, sont placés de telle sorte, que l'un apparaît au dessus de nos têtes du côté du nord : c'est celui qui s'appelle septentrional ; l'autre, qui est le pôle antarctique, est comme enfoui dans la terre et noyé en quelque sorte au milieu des vapeurs humides du midi qui l'amollissent. Le ciel lui-même, les étoiles qui naissent au ciel, et tout le système des astres, s'appellent éther : non pas, comme quelques uns le pensent, parce qu'il est allumé et en feu, mais parce qu'il obéit toujours à une rotation très rapide. Loin de se ranger dans les quatre éléments connus de tous, l'éther en est entièrement