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TRAITÉ DU MONDE


De longues réflexions et un examen approfondi, Faustinus, m'ont amené à reconnaître que si jamais la philosophie a le privilège de suivre avec succès les traces de la vertu, de bannir les vices, de participer aux choses divines, c'est surtout lorsqu'elle s'applique à interpréter la nature et à découvrir les secrets placés loin de nos yeux. En effet, pendant que les autres sciences, effrayées par la grandeur de l'entreprise, regardaient un semblable travail comme trop ardu et trop profond, la philosophie seule, pleine de confiance en son génie, ne se jugea pas indigne d'être appelée à l'étude des choses divines et des choses humaines : elle crut que de si belles études, un semblable travail, s'alliaient bien avec la noblesse de sa destination, et qu'entre de tels soins et la nature de ses goûts, de ses habitudes, il y avait une parfaite conformité. Avant elle les hommes réduits aux organes du corps ne pouvaient parcourir le monde et ses profondeurs, et c'était seulement de leur séjour terrestre qu'ils pouvaient