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confondus sans différence aucune, afin qu'étant ainsi mêlés il devienne difficile aux parents de les reconnaître. De cette manière ceux-ci ne connaissant pas les leurs regarderont comme tels tous ceux qu'ils verront avoir l'âge de leurs enfants, et il n'y aura plus qu'une seule et grande famille. Pour les mariages eux-mêmes, il existe une certaine réunion de circonstances que Platon développe : ainsi un mariage s'annonce avec des conditions de stabilité si les nombres du jour sont en rapport avec certains accords de la musique. Les enfants qui seront nés de tels mariages seront imbus de goûts analogues les uns aux autres, et à l'école des mêmes maîtres ils puiseront les meilleurs principes, aussi bien garçons que filles. Pour ces dernières, Platon veut les voir initiées à tous les arts qu'on regarde comme attributs exclusifs des hommes, aux fatigues mêmes de la guerre : ayant même nature, elles ont mêmes aptitudes. Une cité de ce genre n'aura besoin de rien emprunter aux législations étrangères : la prudence du souverain, soutenue par de telles moeurs et de telles institutions, dispensera de toutes autres lois. Du reste une semblable république n'est en quelque sorte qu'un emblème de la vérité : c'est une conception de son esprit qu'il présente comme un exemple.

Chapitre 26

A côté de cette république, il en est une autre également très morale,