Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/218

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pervers par une allégorie : l'un étant l'essence divine qui jouit d'une calme béatitude ; l'autre, l'irréligion à l'humeur farouche et sauvage. Sur ce dernier modèle se réglera celui que son penchant entraîne loin de la justice et de la vertu ; le premier au contraire, type divin et céleste, excitera l'émulation de l'homme vertueux. Passant à la rhétorique, notre philosophe la divise en deux parts : l'une est la science qui enseigne à méditer le bien, à marcher avec fermeté dans les voies de la justice, science parfaitement en rapport avec les plans et les desseins de celui qui veut briller sur la scène politique. L'autre est la science de flatter, de trouver des arguments vraisemblables, exercice dans lequel le raisonnement n'entre pour rien (car c'est ainsi que nous traduisons les mots g-alogon g-tribehn), “exercice qui veut persuader ce qu'il ne saurait enseigner.” Ce que confirment d'ailleurs ces autres expressions de Platon : g-dynamin g-tou g-peithein g-aneu g-tou g-didaskein. Il l'appelle encore l'ombre, c'est-à-dire l'image, d'une section fort peu importante de la science gouvernementale. Pour cette dernière, qu'il appelle g-politikeh, il veut nous la faire considérer comme devant être rangée au nombre des vertus. La prévoyance qu'il exige en politique ne doit pas seulement se manifester par des actes de gouvernement ; mais toutes les vues, toutes les intentions doivent contribuer d'une manière