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ou par le véritable bien, ou par ce qui en a l'apparence. La nature a donc établi une affinité réelle entre les biens et cette portion de l'âme qui est raisonnable. Mais Platon regarde comme éventuels les biens qui tiennent au corps et aux choses venant de l'extérieur. Selon lui, le mortel qui songe par nature à rechercher le vrai bien, est né non seulement pour lui-même, mais encore pour l'humanité tout entière ; non pas toutefois avec des obligations égales et semblables : chacun naît d'abord pour la patrie, puis pour ses proches, puis pour les autres hommes avec qui il a des rapports de parenté ou de connaissance.

Chapitre 3

L'homme, en venant au monde, n'est ni absolument bon, ni absolument mauvais ; sa nature le porte aussi bien vers l'un de ces états que vers l'autre. Des germes de ces deux penchants sont inhérents à son être par le fait de sa naissance ; et ce sont les différents modes d'éducation qui doivent développer les uns ou les autres. Aussi ceux qui instruisent les enfants ne doivent-ils s'attacher à rien plus ardemment qu'à leur inspirer l'amour de la vertu ; et, par la morale qu'ils leur prêchent, par les principes dont ils les pénètrent, ils doivent les habituer à obéir, soit comme subordonnés soit comme maîtres, aux lois de la justice. Conséquemment, s'il est un principe auquel il faille surtout les soumettre, c'est à reconnaître que telle