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le courage. Mais de toutes celles-ci, la première est la prudence ; la seconde, pour le rang et les effets, c'est la continence ; après elles, vient la justice ; enfin le courage est la quatrième. Platon établit entre les biens cette différence, que les uns ont un caractère divin, sont de premier ordre et essentiellement simples ; les autres tiennent à l'humanité, et ne sont pas regardés comme les mêmes pour tous. Les biens qui ont un caractère divin et qui sont simples, sont les vertus de l'âme. Les biens qui tiennent à l'humanité sont ceux qui n'appartiennent qu'à quelques uns, qui se rattachent aux avantages corporels, et ceux que nous appelons étrangers. Aux yeux des sages, des hommes qui vivent avec raison et mesure, ce sont des biens sans doute ; mais pour les sots, et pour ceux qui en ignorent l'usage, il est inévitable que ce soient des maux.

Chapitre 2

De tous les biens, le premier est celui qui, véritable, divin, et d'une excellence incontestable, mérite tout notre amour, toute notre ambition, bien après la beauté duquel soupirent les âmes raisonnables, portées d'ailleurs à cet amour par un instinct de nature ; et c'est parce que tout le monde ne peut pas y atteindre, ne peut pas avoir la faculté d'atteindre à ce bien, le premier de tous, que l'on se rabat sur ce qui tient à l'humanité. Le second bien n'est pas commun à tous, et n'est même pas un bien pour tous. Car l'activité, les appétits sont mis en mouvement,