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autres. Il en résulte, que si la substance composée d'éléments simples est du dehors satisfaite en ses besoins de nourriture comme il convient à chaque espèce de ces éléments, elle garantit à l'individu la conservation de sa qualité et de son tempérament. Les parties analogues entre elles lui garantissent la force. Celles qui, comme nous l'avons dit, sont dissemblables, entretiennent sa beauté. C'est cet équilibre du sec et de l'humide, du chaud et du froid, qui donne la santé, la force, la fraîcheur ; de même que, si ces principes sont mélangés irrégulièrement et sans mesure, l'ensemble entier se vicie, et l'individu ne tarde pas à ressentir les funestes effets de cette altération.

Chapitre 18

Platon dit encore que l'âme se compose de trois parties. La première est la partie raisonnable ; la seconde, la partie incandescente ou l'irritabilité ; la troisième, la partie appétitive, que nous pouvons appeler du nom général de passion. La créature jouit de sa santé, de ses forces, de sa beauté, quand la raison gouverne l'âme entière ; quand les deux autres parties secondaires, à savoir la colère et la volupté, s'accordent entre elles, et qu'elles n'ont aucun appétit, aucun élan jugé inutile par la raison. L'âme étant constituée dans un tel équilibre, jamais le corps n'éprouvera de perturbation. Mais il y aura faiblesse, prostration,