Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/197

Cette page n’a pas encore été corrigée

pas non plus, selon notre philosophe, rapporter tout à la fatalité du destin ; car voici la distinction qu'il établit : La providence est l'expression d'une sympathie toute divine, conservatrice de la prospérité des êtres pour qui elle a entrepris un tel office ; le destin par qui s'accomplissent les inévitables projets et les plans de Dieu, c'est l'expression de sa loi divine. Conséquemment, si une chose est maintenue par la providence, c'est qu'elle est également faite par le destin, et ce que le destin accomplit doit paraître garanti également par la providence. Or, il existe une première providence, celle du premier, du plus excellent de tous les dieux, qui non seulement a créé une hiérarchie entre les dieux du ciel dispersés par lui dans toutes les parties de l'univers pour le protéger et pour l'embellir, mais qui encore a institué pour un temps des dieux mortels qui l'emportassent en sagesse sur les autres créatures terrestres. Ainsi, après avoir fondé les lois, il a laissé aux autres dieux la disposition et le maintien de tout ce qui restait à faire journellement. De là viennent les attributs des dieux d'une providence secondaire ; providence si active, que tout ce qui dans les cieux frappe les regards des mortels, conserve immuablement l'état primitif où l'a placé le père souverain. Les Démons, que nous pouvons appeler Génies et Lares, sont à ses yeux les gardiens et les interprètes des hommes, quand ceux-ci veulent quelque chose des dieux. Platon, nous l'avons dit, est