Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/191

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n'a été laissé qui pût altérer sa constitution ; et même quelque chose eût-il été laissé, l'influence en serait nulle : car l'ensemble est de toutes parts tellement organisé, tellement réglé, que rien ne saurait ou vicier sa nature ou contrarier sa marche. Dans la composition de ce monde, chef-d'oeuvre de perfection et de beauté, figure si belle et si parfaite, Dieu s'est principalement attaché à ce que rien n'y laissât à désirer, à ce qu'il recouvrît tout, contînt tout ; à ce que, dans son admirable beauté, il se ressemblât, se correspondît à lui-même. Or, des sept mouvements selon lesquels on peut se diriger, en avant, en arrière, à droite, à gauche, en haut, en bas, enfin le mouvement circulaire et sphérique, les six premiers ont été par lui écartés, pour qu'il ne restât à l'univers que le mouvement de rotation, mouvement particulier à la raison et à la prudence, et pour que sa révolution même indiquât la sagesse. Platon dit tantôt que ce monde n'a point de commencement, et d'autres fois qu'il a une origine, une naissance. Pour établir qu'il n'a pas eu de commencement, il argumente de ce qu'il a toujours existé ; et pour prouver qu'il a dû naître, il s'appuie sur ce que tout ce qui constitue sa substance et sa nature a lui-même eu une naissance. De là vient qu'il est tangible, visible, et qu'il tombe