Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/189

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Le principe de tous les corps, dit donc notre philosophe, est la matière, laquelle reçoit sa figure de l'empreinte des types. De là sont nés les premiers éléments, l'eau et le feu, la terre et l'air ; et, attendu que ce sont des éléments, ils doivent être simples, et ne sauraient être combinés les uns avec les autres, comme seraient des syllabes ; ce mélange ne pouvant avoir lieu que pour les substances mixtes, dont la composition est le résultat de divers principes. Les quatre éléments, selon notre philosophe, étaient primitivement confus et désordonnés ; ce fut Dieu qui, en construisant l'univers, leur assigna un rang, des nombres, une figure, et décrivit leurs contours. De plus, les divers éléments se ramènent à un même type ; c'est-à-dire que le feu, l'air et l'eau empruntent leur mode de formation au triangle rectangle scalène, et que la terre l'emprunte au triangle rectangle isoscèle. En effet, il existe trois modifications de la première de ces deux figures : la pyramide, l'octaèdre, l'icosaèdre ; or, la forme de la pyramide représente le feu, celle de l'octaèdre l'air, celle de l'icosaèdre l'eau. Pareillement le triangle rectangle isocèle forme le carré ; le carré forme le cube, et celui-ci représente proprement la terre. Maintenant la forme mobile de la pyramide a été donnée au feu, parce que la mobilité de la figure offre de l'analogie avec l'agitation de l'élément. L'octaèdre étant susceptible d'un mouvement moins