Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/185

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les revêtant du charme puissant de son style enchanteur, leur donna une perfection véritablement admirable.

Chapitre 4

Un grand nombre de ses auditeurs de l'un et de l'autre sexe se firent un nom célèbre en philosophie. Le patrimoine qu'il laissa consistait en un petit jardin attenant à l'Académie, en deux esclaves, en une coupe avec laquelle il accomplissait ses dévotions envers les dieux, et en autant d'or qu'en portent comme insigne à leur oreille les enfants de famille noble. Pour ce qui est de ses trois voyages en Sicile, la malveillance les a quelquefois calomniés, et on a cherché à accréditer diverses opinions. Mais la première fois il y alla comme naturaliste, pour étudier la nature de l'Etna et les éruptions de ce volcan ; la deuxième fois, ce fut sur la demande de Denys, pour assister les Syracusains et donner à leur contrée des institutions avec un gouvernement. La troisième, ce fut pour rendre à la Sicile Dion, qui avait été exilé de sa patrie, et dont Denys lui avait accordé la grâce. Nous entreprenons de faire connaître ici les méditations, ou, comme on dirait en grec, les dogmes que ce grand philosophe a laissés pour l'utilité du genre humain, en matière de physique, de morale, et de dialectique. Nous avons déjà dit que le premier il parvint à coordonner entre elles les trois parties constitutives de la philosophie. Nous allons parler de chacune d'elles séparément, en commençant par la philosophie naturelle.